En Suisse, la production de lait atteint son pic saisonnier en avril et en mai, avec un volume mensuel de 310 à 320 mio de kilos. Le mois d’août représente en général la plus faible production de l’année, atteignant rarement les 260 mio de kilos. Or, la demande de lait reste équilibrée toute l’année. Le lait des pics de production au printemps doit donc être affecté à une transformation spéciale.
Transformation
Traditionnellement, les quantités excédentaires du printemps sont transformées en poudre de lait écrémé et en beurre. À la place de la poudre de lait écrémé, on produit aujourd’hui de plus en plus de protéine de lait et de fromage industriel de plus grande valeur. La production accrue de beurre entraîne chaque année, durant cette période, une augmentation des stocks. En été, lorsque les volumes de lait diminuent et que la consommation croissante de crème nécessite de la matière grasse, les stocks de beurre diminuent de nouveau. Normalement, les stocks suffisent à couvrir la forte demande de beurre à la période des biscuits de Noël.
Pourquoi tout sera différent en 2020
Au printemps, alors que la production de lait était plus faible que d’ordinaire, la demande indigène de lait et de produits laitiers a explosé suite aux restrictions causées par le coronavirus (pas de tourisme d’achat). En conséquence, le lait des pics saisonniers a été en grande partie transformé en produits laitiers frais, et les stocks de beurre sont restés bas. Le contingent d’importation de beurre autorisé compensera les quantités qui manquent cette année. Nous verrons dans les prochains mois si la hausse de la demande indigène s’est établie durablement ou si un retour à la normale a lieu après la réouverture des frontières.
Production de lait (PL) et stocks de beurre congelé (en t)
Données : Rapport de marché PSL
L’importation de 1000 t debeurre rapporte plus de 5 mio de francs à l’État
Le 27 mai, le contingent d’importation autorisé de 1000 t de beurre a été mis aux enchères. Parmi les quinze enchérisseurs, le marché a été adjugé dans sa totalité à l’OS Beurre, qui rassemble Emmi, Cremo, Fuchs et la fédération des Producteurs Suisses de Lait. Avec un prix d’adjudication de 5.18 fr./kg de beurre, les enchères ont rapporté quelque 5 mio de francs. La rente d’importation va ainsi en grande partie dans les caisses de l’État.