Les épizooties représentent un risque considérable pour les producteurs laitiers en Suisse. Une épidémie peut non seulement mettre en danger le cheptel, mais aussi entraîner des pertes financières importantes. Alors que les indemnités versées par l'État ne couvrent souvent qu'une partie des coûts, des assurances spécialisées offrent une protection plus complète.
1. Indemnités publiques : protection limitée
En cas d'épizooties hautement contagieuses telles que la peste porcine africaine ou la grippe aviaire, la Confédération indemnise la valeur des animaux abattus. Aucune indemnité n'est versée pour d'autres maladies telles que la pneumonie enzootique ou la salmonellose. De plus, les pertes de revenus résultant de la fermeture des exploitations ne sont pas couvertes, ce qui peut entraîner des charges financières considérables.
2. Les assureurs et leurs offres
Afin de se prémunir contre les conséquences financières des épizooties, les producteurs laitiers ont à leur disposition différents prestataires d'assurance :
- Schweizer Hagel : Depuis le 1er janvier 2023, Schweizer Hagel propose des assurances contre les épizooties pour les exploitations laitières. L'assurance couvre à la fois la valeur des animaux et la perte de chiffre d'affaires en cas de fermeture de l'exploitation ordonnée par les autorités. Les maladies assurées comprennent notamment la fièvre aphteuse (assurance souscrite avant le 10 janvier 2025), la peste bovine, la brucellose et l'intoxication botulique aiguë. La somme assurée peut être fixée individuellement et la période de responsabilité est au choix (90, 180 ou 360 jours).
- SOAB GmbH : La SOAB propose une assurance pour animaux qui couvre un large éventail de risques, notamment les maladies, les accidents, le vol et les catastrophes naturelles. L'assurance peut être adaptée individuellement aux besoins de l'exploitation.
- Emmental Versicherung : Cette assurance offre une protection en cas d'accidents impliquant des animaux et couvre les frais vétérinaires. Elle peut également prendre en charge les frais de sauvetage, de transport et d'élimination d'un animal accidenté, ainsi que les certificats vétérinaires. Une couverture complémentaire contre le botulisme est également disponible.
- Epona : Epona propose des assurances pour les animaux de rente qui offrent une protection en cas de maladie ou d'accident. En cas de décès d'un animal, une compensation financière est versée afin de minimiser les pertes économiques.
3. Quelles sont les dispositions applicables en cas de virus de la langue bleue et de fièvre aphteuse ?
Pour les producteurs laitiers, les épizooties telles que le virus de la langue bleue et la fièvre aphteuse constituent des risques qui peuvent mettre en péril leur existence. Une couverture d'assurance ciblée est donc essentielle, mais il existe des restrictions.
Virus de la fièvre catarrhale ovine (langue bleue)
Actuellement non couvert par les assurances privées. Il n'existe aucune indemnisation pour les pertes de production, mais des contributions de la caisse cantonale des épizooties peuvent être accordées en cas de pertes animales. La vaccination peut prévenir la maladie.
Fièvre aphteuse
Actuellement non assurable auprès de la Schweizer Hagel. La maladie est considérée comme hautement contagieuse et fait l'objet de mesures de lutte étatiques en cas d'épidémie. Les indemnités sont versées par la Confédération et le canton, mais ne couvrent pas les pertes de chiffre d'affaires.
Conseil : renseignez-vous sur d'autres prestataires tels que SOAB ou Epona et privilégiez la prévention (par exemple vaccination, biosécurité).
4. Conclusion
Une assurance contre les épizooties constitue un investissement judicieux pour les producteurs laitiers en Suisse afin de se prémunir contre les conséquences financières d'une épidémie. Il est recommandé de comparer attentivement les différentes offres et de choisir une assurance parfaitement adaptée aux besoins individuels de l'exploitation.
Pour de plus amples informations et des conseils personnalisés, veuillez vous adresser à votre union cantonale d'agriculteurs, aux assureurs mentionnés ou à votre conseiller en assurance.