Aperçu du marché en mai 2025

13.05. 2025 mooh


Un printemps généreux en lait– à la fois surprenant et exigeant

Après un début d’année avec une collecte de lait inférieure d’environ 3 % par rapport à l’année précédente, la tendance a changé en avril pour revenir soudainement au niveau de l’année passée. Notre planification n’avait pas anticipé cette forte augmentation des volumes, ce qui nous a quelque peu pris de court. Le défi a donc été de taille : trouver en très peu de temps un débouché pour plus d’un million de kilos de lait supplémentaires. Les volumes de lait étaient déjà élevés partout, et les capacités des transformateurs pratiquement saturées. La situation s’est encore compliquée avec la baisse de flexibilité de nos partenaires, que l’on constate depuis un certain temps déjà. Ceux-ci sont de moins en moins disposés à assumer les tâches de régulation. Prendre davantage de responsabilités implique toutefois une complexification des ventes. En effet, il ne s’agit plus seulement de commercialiser du lait cru, mais aussi du fromage et des coproduits issus de la fabrication fromagère. C’est précisément pour cette raison que les expériences vécues ce printemps renforcent notre conviction : nous devons poursuivre de manière cohérente la voie que nous avons choisie, en valorisant les pics de production laitière par des projets propres ou en collaboration avec des partenaires engagés. Par ailleurs, nos efforts vont être poursuivis afin de mieux planifier les apports en lait.

Perspectives pour l’été contrastées

Comme chaque année, on pourrait s’attendre à un certain relâchement durant l’été après un printemps intense et riche en lait. Mais cette année, de nombreuses incertitudes assombrissent les perspectives. Dès le mois de juin, l’ensemble de la filière laitière suisse sera mise à l’épreuve avec la fermeture du site de Hochdorf et le déménagement à Sulgen. Des capacités importantes ne seront alors plus disponibles. Le début précoce attendu de la saison d’alpage apporte un léger soulagement. Du côté de la demande, des facteurs politiques et géopolitiques continuent de peser sur le moral et de semer l’incertitude. Les cotations sont certes encourageantes, mais nous ne pouvons pas en profiter pour le moment.

Les taux de change font baisser les prix

Les prix internationaux affichent une tendance stable, voire légèrement positive. Le Global Dairy Trade a donné un signal fort à la hausse début mai avec +4,6%. En Europe, on parle toujours d‘une pénurie de matières premières mais là aussi, des incertitudes apparaissent. Contrairement au marché suisse, où les incertitudes se situent surtout du côté des ventes, en Allemagne, elles sont plutôt localisées du côté des livraisons. Les effets et les conséquences tardives du virus de la langue bleue sont ici à l‘ordre du jour, mais aussi la pénurie de matières premières dans d‘autres pays de l‘UE. Les faibles stocks devraient avoir un effet à la hausse sur les prix, en plus des autres facteurs. Chez nous comme dans l‘UE, ce sont les taux de change qui font baisser les prix. Le cours du dollar a chuté de -10% et ne s‘est pas encore redressé. Il est pratiquement impossible de faire une estimation. Cela complique encore les perspectives de prix pour les mois d‘été. Compte tenu de ces nombreuses incertitudes, nous laissons pour l‘instant nos prix tels qu‘ils sont présentés dans les prévisions. L‘avenir nous dira si nous parviendrons à les mettre en œuvre.